TEINTURES DE LA PROTOHISTOIRE: petite synthèse de mes recherches et des résultats sur lesquels je m'appuie.
Je m'appuie essentiellement sur le fond scientifique autrichien: "Dyeing techniques of the prehistoric textiles from the salt mine of Hallstatt, analysis, experiments and inspiration for contemporary application" 2008-2012 FWF . ET Projet européen CinBA- Creativity and craft production in Middle and Late Bronze Âge Europe (2010-2013). Auteurs: R.Hofmann-de Keijzer and A. G. Heiss.
Contrairement à de nombreuses idées reçues, on peut aujourd'hui attester chez les Celtes, selon les analyses pointues réalisées, dès le Hallstatt, les teintes suivantes:
le noir, le pourpre foncé, le violet, le bleu par teinture en cuve (guède, Isatis des teinturiers) avec différents bains probables allant du clair au bleu/gris ou au bleu/turquoise jusqu'au noir (en 2 bains + occidation et tanins), les rouges (coquillages marins et Rubiaceae, Gaillets) pas de garance attestée, les jaunes (réseda des teinturiers, flavonoïdes lutéoline et apigénine) et des techniques à 2 bains pour les verts (vert et vert olive attestés). Pour les marrons, les tanins ne sont pas confirmés, à l'heure actuelle, en tant que teinture directe à ces périodes selon les analyses. L'écorce de chêne était utilisée comme additif essentiellement pour renforcer les bleus foncés/noirs et on ne retrouve les tanins que pour ce type de couleur à l'Âge du Fer.
Ces données proviennent de 4 sites de l'Âge du Bronze (Bosnie-Herzégovine et Autriche), et de 15 sites de l'Âge du Fer (Autriche, Italie, Allemagne, Luxembourg, France, Norvège, et Suède).
Par ailleurs, dans les analyses effectuées sur des textiles de l'Âge du Bronze au Danemark, la présence de tanins semble être due à une migration des tanins naturels des bois sur le textile (Karin Margarita Frei, Ulla Mannering, Ina Vanden Berghe & Kristian Kristiansen, "Bronze Age wool:provenance and dye investigations of Danish textiles" Antiquity Publications 2017). A l'heure actuelle, les analyses n'ont pas pu prouver la présence de teintures directes par tanins, pourtant déjà utilisés sur le cuir, aux périodes protohistoriques.
En creusant cette question et en découvrant d'autres résultats d'analyses de tissus Hallstatt (in Microchim Acta 155, 169–174 ,2006), il apparaît qu'il existait quelques bruns teints retrouvés dans ces périodes (1400 à 400 BC). Selon le résultat des analyses chimiques, ils n'étaient effectivement pas réalisés avec des tanins, mais ils étaient créés par mélange de teintes en cuves. Déduction sur la base de la présence de Luteoline, d'Apigenine, d'Indigotine et de probable orcheine sur les bruns du site de Hallstatt. L'utilisation de mordants métalliques est l'hypothèse retenue.
Sont logiquement également maintenus les teintes naturelles des moutons (beige et écru, brun roux, marron, gris très foncé du type "noir du Velay") et les teintes résultant du mélange des nuances attestées (par ex: rouge + jaune = orange)
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